Oh, hey ! Ça va ? La rédaction de mon autobiographie m'a beaucoup appris sur l'industrie de l'édition. J'avais déjà entendu parler de révision et je savais que je devrais passer par ce processus à un moment donné avant de publier mon livre, mais j'ignorais tous les éléments qui entrent dans la révision d'un livre ; je ne savais même pas qu'il existait différents types de révision. C'est de mon processus de révision dont nous parlerons aujourd'hui. Comme j'ai également traduit moi-même mon livre de l'anglais au français, j'en parlerai aussi ici. Tu es nouvelle ou nouveau sur Le Blog ? Hey, bienvenue ! Ces dernières semaines, je partage mon parcours en que nouvelle auteure autoéditée ; j'ai commencé par répondre à quelques questions sur mon autobiographie, puis je me suis un peu penchée sur mon parcours de rédaction. Bonne lecture ! 🤗
Sommaire
Révision de la version en anglais
Aperçu du processus de révision
Comme tu le sais déjà, si tu as lu mon post précédent, j'ai passé onze mois à rassembler mes forces pour écrire Le Livre. Pendant cette période, j'ai effectué beaucoup de recherches et j'ai regardé de nombreuses vidéos sur YouTube sur la rédaction et l'autoédition d'un livre. C'est là que j'ai appris qu'il existe en fait différents types de révision ; selon son genre (et le budget de l'auteur(e)), un livre peut avoir besoin de passer par quelques étapes du processus de révision ou par toutes.
Je n'entrerai pas dans le détail de chaque étape de ce processus (d'autant plus que mon livre n’est pas passé par toutes ces étapes, du moins pas avec l'aide de professionnel(le)s), mais voici un aperçu du processus de révision :
1. L'évaluation éditoriale est généralement la première étape du processus de révision, au cours de laquelle la réviseuse ou le réviseur donne des commentaires généraux sur le tout premier manuscrit de l'auteur(e).
2. La révision de fond est plus approfondie, mais reste générale ; elle porte sur les problèmes liés à l'intrigue ou aux personnages.
3. La révision de forme est probablement ce que la plupart des gens connaissent. C'est là qu'on examine les problèmes de grammaire, d'orthographe et de syntaxe.
4. Au stade de la relecture, le manuscrit est presque prêt à être publié. Le travail de la réviseuse ou du réviseur consiste à repérer toutes les erreurs restantes et à assurer la cohérence de l'ensemble du manuscrit.
5. La vérification des faits est ce que son nom indique : s'assurer que les informations contenues dans un livre sont exactes.
Pour une explication plus approfondie de chaque étape, tu peux consulter cette page. Voyons maintenant comment j'ai révisé mon livre.
Mon processus de révision
Mon autobiographie est passée par les étapes que je viens d'énumérer, à l'exception de l'évaluation éditoriale, mais une seule a été effectuée par une professionnelle. La raison principale en était mes ressources financières limitées. La production d'un livre – de haute qualité – est coûteuse ; la révision à elle seule coûte plus de 5 000 dollars pour un livre de 80 000 mots. Ce coût varie évidemment en fonction du genre et du type de révision requis. Pour te donner un ordre d'idée, mon livre compte environ 125 000 mots en anglais, 15 000 de plus en français.
En tant qu'auteure autoéditée (dont le livre est resté secret pendant quatre ans), je me suis occupée moi-même de chaque partie du processus de publication et, pendant les deux premières années, je n'avais pas du tout d'argent à investir dans ce livre. Compte tenu de tout ce que tu liras par ailleurs dans mon autobiographie, je savais dès le départ que je ne pourrais pas engager une réviseuse ou un réviseur pour chaque étape du processus de révision. Je n'allais en chercher que pour la relecture, et c'est ce que j'ai fait.
J'ai fait ma première série de révisions en juillet 2021 après avoir terminé la toute première version de mon autobiographie, à laquelle il ne manquait que ce que je pensais à l'époque être le dernier chapitre. Ceci, lorsque que je pensais publier Le Livre en octobre 2021. Comme ça ne s'est pas produit, j'ai effectué une autre série de révisions plus tard dans l'année après avoir écrit encore un peu plus. Je n'ai pas travaillé sur Le Livre en 2022, alors j'ai procédé à une autre auto-révision en 2023. Tout comme mon processus de rédaction, la révision n'était pas un processus linéaire ; cela signifie que ces auto-révisions étaient un mélange de révision de fond (vérification de scènes peut-être manquantes ou redondantes) et de révision de forme (corrections orthographiques et syntaxiques).
J'ai procédé à une nouvelle série d’auto-révisions au cours des deux premières semaines du mois de juin 2024, après avoir décidé de publier Le Livre en octobre 2024. J'ai ensuite envoyé mon manuscrit à une réviseuse que j'ai engagée sur Reedsy Marketplace. Comme j'ai spécifiquement demandé une relecture, le coût était inférieur à celui des autres types de révision. Même en tant que relectrice, cette réviseuse était beaucoup plus accessible que les autres que j'ai trouvées ; elle m'a proposé un devis de 1 000 dollars américains pour 120 000 mots (mon devis le plus élevé était d'environ 3 000 dollars). Nous pourrons parler plus en détail de la façon dont j'ai budgétisé le lancement de mon livre plus tard.
Comme je parle un peu de finances personnelles dans mon livre et que j'explique certains concepts spécifiques à l'Amérique du Nord (comme le crédit), il y avait quelques sources que je devais citer pendant mon processus de vérification des faits. Ce n'était pas très difficile à faire : je devais simplement m'assurer que les sources étaient crédibles et les informations exactes.
Réflexions sur mon processus de révision
La révision du Livre était difficile. C'est tout. C'est ça, la réflexion.
Je n'avais pas réalisé à quel point ç’allait être difficile, surtout après quelques séries de révisions avant juin 2024. Mais même à ce moment-là, c'était difficile. Je dois dire cependant que cette difficulté était majoritairement liée à la relecture du contenu de ce livre et du fait de revivre certaines scènes pour ce qui m'a semblé être la millionième fois. De plus, les deux semaines que j'ai passées à réviser mon autobiographie en juin 2024 correspondaient au moment où je me préparais à déménager de Toronto à Montréal, donc j'avais aussi beaucoup à gérer dans ma vie personnelle. Et selon le plan de lancement de mon livre, la version en anglais devait être prête au début du mois d'août ; comme la relecture allait prendre au moins un mois avant que je puisse remettre le manuscrit final à un designer pour la composition et la mise en forme intérieure du livre, j'avais vraiment besoin de terminer l'auto-révision à la mi-juin.
Je révisais toute la journée, je ne me couchais pas avant minuit et je me réveillais tôt le matin avec de fortes migraines (surtout pendant la deuxième semaine). C'était très dur. J'ai également réalisé pendant cette dernière série d'auto-révisions que des scènes avaient peut-être été oubliées. Par exemple, c’est en juin 2024 que j'ai écrit sur la remise de mon diplôme de MBA à l'université Roosevelt. Pas toute la scène ; seulement la partie qui couvre le moment où je suis arrivée à l'auditorium et celui où j'ai traversé le podium. C'était une étape tellement importante et un grand moment de mon histoire que j'ai eu l'impression que ne pouvais pas simplement passer par-dessus pour ne parler que de la façon dont j'ai célébré cette remise de diplôme. J'ai même eu l'impression que toi, en tant que lectrice ou lecteur, te serais demandé comment je m’étais sentie à ce moment-là, après tout ce que j'avais traversé. Je l'ai donc ajouté à cette scène.
Un autre challenge a été de revenir à mon livre des années après avoir écrit certains chapitres. Malgré mes nombreuses révisions, il était parfois difficile de me replonger dans l'histoire. Trouver ma voix et voir mon style s'améliorer m'a rendue très fière, mais ça signifiait aussi que je devais réécrire certaines parties parce que mon style d'écriture a beaucoup évolué au cours des trois années pendant lesquelles j'ai écrit ce livre. Il fallait quand même que tout soit cohérent et cohésif. La préface est vraiment la seule partie du Livre qui a été à peine touchée. Bon... il y a aussi qu’elle ne fait qu'une page, donc...
Ce qui a contrasté ces challenges de révision, c'est le feedback que j'ai eu de ma relectrice lorsque je lui ai envoyé le dernier chapitre au début du mois de juillet 2024 (tu comprendras pourquoi lorsque tu auras lu Le Livre). Elle m'a dit que mon livre était très bien écrit et que, d'après ce qu'elle voyait, je n'avais effectivement besoin que d'une relecture. Cela différait de ce qu'elle avait vu avec d'autres auteur(e)s qui avaient généralement besoin d'une sorte de révision de fond. C'est le meilleur compliment que j'ai reçu en 2024 ; il signifiait beaucoup, surtout pour une nouvelle auteure qui avait beaucoup de doutes sur la rédaction d'un livre en premier lieu. La relectrice m'a renvoyé une version annotée de mon manuscrit de 390 pages avec seulement trois commentaires et, bon, d'autres fautes de frappe qu'elle a corrigées, et quelques virgules ou mots qu'elle a ajoutés ou supprimés. J'étais très fière de moi. Donc ce que tu liras est en fait une version améliorée de mon manuscrit.
J'ai créé ce petit tracker sur Excel pour m'aider dans mon processus d'auto-révision. Tous les Y de la colonne « Self-edited? » (auto-révisé ?) étaient autrefois des N. 😭
Je pensais que l'anglais était difficile à réviser ; le français l'était encore plus.
Révision de la version en français
Ayant entièrement rédigé et révisé la version en anglais, je pensais que la traduction en français et la révision de cette version seraient un jeu d'enfant. Lol. Comme c'est mignon. Comme nous avons déjà parlé des étapes du processus de révision, je vais passer directement aux réflexions sur la révision de la version française du Livre.
Réflexions sur mon processus de révision
Est-ce que j’ai mentionné que la révision de la version en français était plus difficile que la révision de la version en anglais ? Là encore, il ne s'agissait pas tant de ce qui entre dans ce processus, d'autant plus que je l'avais déjà fait pour l'anglais. La langue française est plus complexe et comporte plus de règles, mais ce n'est pas non plus ce qui a rendu la traduction et la révision plus difficiles. Je pense qu'à la fin du mois de juillet 2024, lorsque j'ai commencé à traduire Le Livre, je commençais à fatiguer. J'avais déjà déménagé à Montréal, mais je ne m'étais pas encore complètement installée. Je travaillais très dur sur les autres activités de lancement et sur l’enregistrement de mon entreprise au Québec ; en ce qui concerne Le Livre lui-même, j'étais honnêtement fatiguée de le lire. J’étais épuisée par ma propre histoire.
La traduction et la révision ont pris plus de temps, alors j'ai passé plus de temps à mon bureau tous les jours pour traduire et réviser pendant un peu plus de deux semaines. C’était un peu bizarre d'écrire et de réviser mon histoire dans une autre langue. Je n'irais pas jusqu'à dire que j’ai voulu abandonner, mais certains jours, il était particulièrement difficile de m'asseoir, de lire, de traduire, de relire et de réviser. C'était extrêmement difficile.
Tout cela dit, je n'ai aucun regret. Je voulais traduire mon livre moi-même et je n'aurais pas fait les choses différemment si j'en avais eu la possibilité. Je voulais utiliser ma voix et mes propres mots pour raconter mon histoire. Autant que possible, je voulais que l'expérience de mes lectrices et lecteurs francophones corresponde à celle des anglophones. Je dirais que j'ai atteint cet objectif à 98 %. Pourquoi pas 100 % ? Eh bien, parce que Les rêves deviennent réalité, et les miens le deviendront aussi : récit d'un espoir renouvelé sera toujours une version traduite de Dreams Come True, and Mine Will Too: A Memoir of Renewed Hope. Je ne crois pas que les traductions puissent jamais correspondre parfaitement à l'œuvre originale.
J'ai mis mon cœur et mon âme dans la version anglaise ; c'est là que j'ai tout ressenti pour la première fois. Même si j'ai ressenti les mêmes émotions en français, elles n'étaient pas aussi intenses. Par exemple, lorsque je dis dans la préface en anglais que j'ai peur de commencer à écrire Le Livre, c'est exactement ce que je ressens au moment où j'écris ces mots, le 22 mai 2020. Lorsque j'ai traduit cette section le 20 juillet 2024, je n'avais plus peur : j'avais maintenant écrit un livre entier.
Voici la « version française » du tracker que j'ai créé pour m'aider à auto-réviser.
J'ai également demandé les services d'une relectrice comme dernière étape du processus de révision en français. Je l'ai trouvée sur Fiverr ; elle m'a fait un devis d'environ 1 200 dollars. Son prix était aussi très accessible. Et bien qu'elle ne m'ait pas fait de feedback à la livraison de son travail, j'étais tout de même extrêmement fière de moi. C'était peut-être la même histoire, mais j'ai écrit (et je vais publier) deux livres en une fois. Toute seule. Je sais que j'aurai encore des choses à peaufiner çà et là dans les deux versions, mais je suis déjà contente du travail que j'ai effectué.
Réflexions finales
Je suis fière de moi. Publier ce livre sera la chose la plus difficile que j'aurai faite dans ma vie. Et compte tenu de ma propre histoire, je suis également fière et reconnaissante d'avoir mené ce projet à bien.
En ce qui concerne la révision, j'ai appris quelques petites choses en cours de route, en travaillant avec des professionnelles.
Leçon n° 1 : tu dois aussi connaître tes règles de grammaire.
En tant qu'auteur(e), tu ne devrais pas compter sur les réviseurs pour faire tout le travail technique. Oui, c'est leur job, mais connaître ta grammaire t'aide à écrire et simplifie le processus de révision. Même après la relecture, j'ai encore trouvé de petites erreurs dans mon manuscrit que je devais corriger. Ce n'était pas très agréable, surtout après avoir travaillé si dur sur ce manuscrit et après qu'une professionnelle l'a relu. Mais hey, nous sommes tous des humains. Je me suis également résolue à comprendre que j'aurai toujours besoin d'apporter de petites modifications à mon livre après l'avoir publié, et que ce n'est pas la fin du monde.
Leçon n°2 : tu n'es pas obligée d'accepter toutes les corrections.
Je suis contente d'avoir appris cette leçon, et elle est liée à la leçon précédente. J'ai été tentée d'accepter toutes les corrections lorsque mon manuscrit anglais m’est revenu de la relectrice, mais je me suis rendu compte que certains de ses changements concernaient la façon dont je disais personnellement certaines choses. Encore une fois, mon autobiographie est une œuvre très personnelle, et je voulais garder ma voix. Tant que je ne faisais pas de faute d'orthographe et que la grammaire était correcte, je voulais garder ma propre version de certaines expressions. Cela s'est aussi beaucoup produit en français, ce à quoi je m'attendais. Ma relectrice a « corrigé » beaucoup de mes expressions, mais je les ai ramenées à ce que j'avais écrit au départ.
Leçon n° 3 : c'est un bon exercice de lire à haute voix pendant la révision.
C'est d'autant plus vrai que je voudrais éventuellement enregistrer un livre audio. Je voulais m'assurer que mes phrases étaient confortables à lire et que mes mots ne me faisaient pas trébucher. Même si je voulais jouer avec de nouveaux mots et de nouvelles expressions, je devais aussi m'assurer que je les utilisais avec ma propre voix – à l’écrit – et que je n'aurais pas de problème à utiliser ma voix – à l’oral – pour les prononcer.
Leçon n° 4 : ne révise pas au fur et à mesure.
C'est un conseil que j'avais vu quelque part lorsque je commençais à écrire mon livre. Il était difficile à appliquer, surtout au début, quand je ne me sentais pas très confiante dans l’écriture. J'écrivais et je révisais immédiatement de peur d'oublier ou de ne pas savoir comment réviser plus tard, ce qui m'a fait perdre beaucoup de temps. Mais hey, on vit et on apprend.
Leçon n° 5 : tu devras un jour envoyer le livre à la production.
Une autre leçon qui m'a donné du fil à retordre, dans les deux versions. Je n'arrêtais pas de vérifier et de revérifier différentes parties de mon manuscrit en anglais après ma dernière série de révisions, après qu'il était revenu de la relecture. J’étais très anxieuse, me demandant quelle autre faute était restée dans cet océan de mots, quelle autre chose j'avais oubliée, quelle autre scène manquait ou était de trop. Bizarrement, j'avais l'impression d'avoir perdu le contrôle sur mon manuscrit. Mais j'allais devoir lâcher mon emprise et l'envoyer au design intérieur, si je voulais un jour avoir un livre physique entre les mains ou un e-book en ligne.
Pfiou ! Encore un post très long ! Si tu as lu jusqu'à la fin (d'autant plus qu'il n'y a pas de version audio), merci ! J'espère que tu as appris quelques petites choses sur la révision. 😊 On se retrouve une prochaine fois pour parler d'autre chose ? Kay. J'ai hâte d'y être.
Câlins,
Danielle
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